Je profite de cet air un peu retrouvé pour réfléchir à ce dont j’ai besoin dans ma vie pour respirer et surtout, ne pas sombrer. Cette conclusion précédente – la nécessité, possiblement, d’avoir un projet qui me tienne – m’a ramené vers une ancienne passion, la photo, mais avec inquiétude : l’appareil pèse trois tonnes. Hier, notre sortie à la rivière a servi de prétexte pour tester, poussée par LeChat qui a tenu à partir avec le monopode pour m’aider. Mais je ne maitrise pas son utilisation. Je veux dire… il m’encombre. Je ne sais absolument pas me poser, m’appuyer sur. Je bouge sans cesse. Un jour je prendrai peut-être le temps.
Ma première conclusion : le téléphone fait des photos lamentables. J’avais oublié le plaisir d’obtenir un cliché qui remplit de joie le regard. J’ai la sensation de renouer avec une part de moi que j’avais enterrée. J’ai perdu beaucoup, mais rien qu’un peu de pratique ne puisse voir revenir.
Le lieu m’a aidée, la luminosité était parfaite (au début, mais écrasante ensuite). Les photos sont à peine retouchées, les couleurs étaient magnifiques. À certains endroits, l’eau se parait même d’un bleu-turquoise incroyable.
Je vous présente l’homme qui partage ma vie :
![](https://unmotde.wordpress.com/wp-content/uploads/2024/05/lechatriviere.jpg?w=850)
Ma deuxième conclusion : l’appareil pèse effectivement lourd, je n’ai pas pu le tenir autant de temps que je le souhaitais. Je vais devoir y aller progressivement, mais le progrès reste immense. Cela veut dire que l’infiltration n’est pas un échec total, et que j’ai sans doute raison sur l’état de ma colonne vertébrale : plus bas, milieu-bas dos il y a un (autre) problème. Un tassement, je suppose. Parce que c’est là que ça a le plus fait mal. Le cou, lui, a tiré un peu, sans être une catastrophe, et aujourd’hui je le sens qui s’exprime, sans me mettre à terre. Très supportable. Si je continue de faire attention, je devrais voir le bout des cervicales. Donc la photo, oui, mais avec prudence.
![](https://unmotde.wordpress.com/wp-content/uploads/2024/05/mouette-riviere.jpg?w=850)
La mouette s’est mise à nous raconter sa vie, mais personne n’a pu entendre : la force du courant dans la cascade l’a rendue muette. Un secret s’y est peut-être perdu…
Ici l’image commence à être brûlée, le soleil devenait féroce. Nous avons gentiment cuit, moi assise sur ma chaise et eux dans l’eau glacée. J’ai regretté d’être venue, je déteste me baigner et l’ombre était inexistante ; la lecture n’était pas facilitée par cette lumière éclatante. Et puis il y a eu la mouette et les quelques photos réussies, je me suis apaisée. Je ne montre jamais les enfants, mais sur celle-ci il apparaissait de dos, j’aurais beaucoup aimé la déposer ici. Hibou a refusé. Auréolé de gouttes d’eau, le cliché est superbe.
LeChat m’a prise en photo, je conserve celle-ci où je suis à peu près présentable – on n’y voit rien de la fatigue qui creuse mes traits.
![](https://unmotde.wordpress.com/wp-content/uploads/2024/05/ambreriviere-1.jpg?w=473)
Après le souper, nous sommes partis marcher vers la forêt interdite – c’est joli à dire, et elle l’est vraiment – nous y avons croisé les crottes d’un lièvre, d’un renard et d’un renardeau. Il y a là quelque chose de bouleversant, nous avons marché derrière eux, dans leurs pas, nous aurions pu nous croiser – c’est arrivé.
Toute la force est là je crois, dans la nature et ma capacité à l’attraper à l’intérieur.
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. Mot absent en français : Komorebi 木漏れ日 (Japon), décrit le scintillement du soleil au travers les feuilles des arbres (instant éphémère)
. Réseaux Sociaux : Meta (Insta, Fb, etc) et les données personnelles à partir de juin
. Musique : The Pretty Reckless – 25
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